Zimbabwe : une femme trans indemnisée pour « détention illégale, poursuites malveillantes et préjudice émotionnel »

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En 2014, Ricky Nathanson avait été interpellée à la sortie des toilettes pour femmes d'un hôtel de Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe.

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La Haute cour de Bulawayo, au Zimbabwe, en 2017 - Herb Klein / Shutterstock

Un tribunal du Zimbabwe a accordé des dommages et intérêts à une femme trans arrêtée pour avoir utilisé des toilettes pour dames, une décision rare dans un pays dénoncé pour la répression des communautés LGBT+.

En 2014, Ricky Nathanson avait été interpellée à la sortie des toilettes pour femmes d’un hôtel de Bulawayo, la deuxième ville du pays, et retenue deux jours en garde à vue.

Contrainte de se déshabiller

Lors de son arrestation, elle avait été contrainte de se déshabiller par cinq policiers qui souhaitaient « vérifier son genre  ». Elle a ensuite été soumise à un « examen physique invasif et humiliant  », selon le Southern Africa Litigation Center, une ONG sud-africaine qui a rapporté lundi la décision de la justice locale.

Poursuivie pour « nuisance criminelle », Madame Nathanson avait ensuite été acquittée par un tribunal. Mais elle réclamait depuis une indemnisation pour arrestation et détention illégales, poursuites malveillantes et préjudice émotionnel. Un tribunal de Bulawayo lui a accordé jeudi 14 novembre 400 000 dollars zimbabwéens (soit près de 1000 euros) de réparations, loin des 2,7 millions qu’elle espérait obtenir.

« C’est une décision absolument bouleversante, un grand moment pour le Zimbabwe  »

« J’attendais cet instant depuis cinq ans, je suis folle de joie », a confié la plaignante, citée par le Southern African Litigation Centre. « C’est une décision absolument bouleversante, un grand moment pour le Zimbabwe  », a ajouté Rikki. Elle a fondé le Trans Research Education Advocacy and Training (Treat), une association de soutien à la communauté trans zimbabwéenne. La militante vit désormais aux États-Unis depuis 2018.

Les autorités du Zimbabwe sont régulièrement épinglées pour la répression qu’elles exercent à l’encontre de la communauté LBGT+. En 2010, l’ancien président Robert Mugabe avait décrit les homosexuel.l.e.ss comme « pires que des cochons et des chiens ».

Avec l’AFP