Kazakhstan : une militante LGBT+ condamnée pour avoir voulu rendre visibles les règles

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L'activiste féministe et queer devra s'acquitter d'une amende pour « hooliganisme », après avoir mené une action publique contre le tabou entourant les règles dans les rues d'Almaty.

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Kazakhstan : une militante LGBT condamnée pour une action de visibilité des règles - Feminita / Facebook

Voir rouge. La militante ouvertement lesbienne kazakhe Janar Sekerbaïeva (aussi écrit Zhanar Sekerbayeva), fondatrice de l’association Feminita, vient d’être condamnée à verser une amende pour avoir mené une action de visibilisation des règles. La démonstration féministe a eu lieu le 9 août dernier à Almaty, la plus grande ville du Kazakhstan. L’action, réalisée à coup de pancartes rouges et noires et serviettes périodiques barbouillées de faux sang a été qualifiée de « hooliganisme » par le tribunal local.

L’asso féministe et queer, outrée par cette accusation de troubles à l’ordre public et choquée par l’arrestation de Janar par sept policiers, n’a pas perdu de temps pour condamner l’acharnement policier à leur encontre, n’hésitant pas à souligner via les réseaux sociaux le ridicule de la démarche.

D’autres activistes ont également apporté leur soutien à Janar et à Feminita sur les réseaux sociaux, via le hashtag #qazaqtynvaginasy, soit « chattes du Kazakhstan ».

Un procès lesbophobe et misogyne

Si la somme à régler par Janar Sekerbaïeva semble dérisoire (environ 30 euros), c’est le principe qui pose problème, sachant que cette inculpation aurait pu lui coûter 10 jours d’emprisonnement.

D’après Oksana Pokalchuk, directrice d’Amnesty International Ukraine, présente lors du procès qui a eu lieu ce lundi 20 août, la militante aurait affronté des questions inappropriées et surtout très orientées sur sa vie privée. Les juges ont notamment voulu savoir si elle était mariée, avait des enfants ou si elle était enceinte. « C’est pourquoi le Kazakhstan a besoin de femmes courageuses comme Janar », a déclaré l’alliée. « Nous appelons les autorités à cesser d’interférer de manière illégitime avec la liberté d’expression et de rassemblement de Janar. Prendre des photos n’est pas un crime, et militer pour les droits des femmes non plus ».

Interrogée par l’AFP, Janar Sekerbaïeva a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal. « Nous n’avons agressé personne. Au contraire, pendant notre action, nous avons été l’objet de moqueries des passants », a-t-elle poursuivi. « Il est regrettable que des militants de la communauté LGBT soient jugés pour leur position civile ».

Sur Facebook, elle commente en permanence le déroulement des événements, détaillant les violences policières et la justice expéditive dont elle fait l’objet. Si l’homosexualité est légale depuis 1998 au Kazakhstan, les personnes LGBT+ ne bénéficient d’aucune protection et sont fréquemment victimes de discriminations et de violences. Janar Sekerbaïeva, héroïne de l’ex-république soviétique d’Asie centrale, n’a en tout cas pas dit son dernier mot.

  • expat

    Mouais, je suis gay, et je ne vois pas l’intérêt de cette manif, reconnaître aux femmes de montrer leurs règles. Vous connaissez beaucoup de femmes en France qui montrent qu’elles ont leurs règles dans la rue où au travail ? Montrer ses règles est indispensable. MDR. Un moment donné, il faut arrêter les délires pour être crédible. Du grand n’importe quoi, ne vous étonnez pas si l’extrême droite monte de partout en Europe. La montée de l’extrême droite est beaucoup plus préoccupante, que le droit de montrer ses règles. On marche vraiment sur la tête.