Le vintage mobile a la cote

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De nombreuses marques rééditent leurs anciens modèles phares à l'image du Nokia 3310. Entre budget tout doux et détox digitale, serez-vous prêts à franchir le pas du vintage mobile ?

vintage mobile
Photo : Nokia

Alors qu’Apple, Samsung, HTC & Co nous proposent chaque année des appareils de plus en plus perfectionnés, le comble du hype en ce moment est pourtant d’utiliser un téléphone conçu il y presque vingt ans… Avec, en tête de liste, l’indémodable, l’indétrônable, le mythique Nokia 3310, écoulé à l’époque à plus de 120 millions d’exemplaires dans le monde, dont la marque a d’ailleurs sorti une déclinaison moderne il y a peu. D’où vient cet élan de nostalgie pour ces modèles so vintage qui s’arrachent sur le net ? Explications…

Il y a 45 ans, Motorala lançait son premier appel mobile avec le si charismatique DynaTAC… et par la même occasion, sans le savoir, la marque donnait également le top départ de la course aux constructeurs et autres opérateurs. Vingt ans plus tard, dans les années 90, l’appareil, aux allures de bijou de technologie – mais pas toujours très ergonomique – devient l’apanage des jeunes cadres sup’, avant d’atterrir, quelques années plus tard, dans les grandes et petites mains de tous le pays.

Aujourd’hui, le téléphone portable fait partie intégrante de nos vies. C’est un outil qui, en se développant, a su se rendre indispensable à notre quotidien – de l’appareil photo à la lampe torche en passant par le GPS, le bluetooth, la console de jeux, l’agenda ou la caméra, et bien sûr, les millions d’applications pour tout et n’importe quoi, pour surfer sur le net ou rester connecté au monde entier.

Mordu du Snake

Pourtant, un certain nombre de personnes – et pas seulement les geeks nostalgiques de leurs parties de « Snake » – délaissent les modèles hyperconnectés, pour se tourner vers des mobiles moins high-tech mais ô combien emblématiques. Nokia, Motorola, Ericsson sont des marques d’appareils du temps où les téléphones étaient avant tout… des téléphones. Car à l’heure d’une société sur-connectée, où ces petits bijoux nous donnent parfois la sensation d’être esclave des publications sur les réseaux sociaux, des push mails et autres notifications chronophages, certains ont ressenti le besoin de rétropédaler vers l’essentiel : pouvoir joindre et pouvoir être joint, par appel ou sms, point barre !

Cette petite révolution sent bon la liberté et l’écologie car, lorsque l’on parle de vintage mobile, il s’agit bel et bien de l’appareil que vous glissiez dans votre sac il y a vingt ans, un « feature phone » (en opposition aux smartphone) réparé, débloqué, vérifié, reconditionné par des techniciens spécialisés, présenté comme neuf dans un joli package bien pensé. Un petit côté « développement durable » fortement appréciable (surtout lorsque l’on pense au nombre d’appareils qui prennent la poussière au fond de nos tiroirs, alors que, sur le principe, ils fonctionnent toujours.)

L’éternelle batterie

Autre avantage, et non des moindres : la batterie ! Quasi une semaine entière, contre une petite journée maximum pour nos bêtes de compét’ actuelles, que l’on doit brancher tous les soirs pour leur permettre de prendre leur dose. Forcément : les applis et autres multiples fonctions prennent du temps et beaucoup d’énergie…

De la même manière, ces mobiles vintage sont plus résistants, plus robustes et donc moins sensibles aux chutes. Enfin, ils sont bon marché ! Là où les prix s’affolent sur les dernières nouveautés, on trouve des modèles parfaitement accessibles à toutes les bourses, notamment couplé avec un abonnement low cost. On peut d’ailleurs facilement les trouver chez les revendeurs traditionnels, ou sur nombre de sites spécialisés pour mobilophiles en quête de raretés. Certains appareils sont en effet devenus de vrais modèles de collection…

Alors oui, c’est sûr, le mobile vintage, c’est un effet de mode, avec ce côté bobo-rétro-chic de ceux qui veulent sortir du lot en s’affichant avec un téléphone mythique et, pour le coup, ultra différenciant. Une madeleine de Proust à la « c’était mieux avant », mais qui a, comme on l’a vu, de sacrés avantages, notamment pour les budgets serrés. Les limites de cette tendance, évidemment, sont l’utilisation de la 2G et, bien sûr, la nature même de ces téléphones qui, pour le coup, portent leur nom à merveille. Pas de mails, pas d’agenda, pas d’internet, une façon de se désintoxiquer de la technologie… Mais en se privant, aussi, des avantages qui en font partie intégrante. Un équilibre à trouver en fonction de ses (véritables) besoins.