«Gouine », « brouteuse »... une députée écossaise partage les insultes qui la visent

Publié le

Mhairi Black a partagé les insultes dont elle est la cible avec les députés britanniques. Une prise de position qui vise à dénoncer le sexisme ordinaire.

Mhairi Black via Facebook

Si vous ne connaissez pas Mhairi Black, elle va vous décoiffer. La plus jeune élue du Parlement britannique, s’est faite remarquer à de nombreuses reprises pour ses discours pleins de gouaille et de justesse. Membre du Scottish National Party (parti indépendantiste écossais de centre-gauche), elle a d’ailleurs toujours été ouvertement lesbienne. Malheureusement, cette visibilité attire invectives, trolls et abus.

La députée s’est exprimée sur ce sujet devant la Chambre des communes, à l’occasion d’un débat sur une proposition de loi visant à assimiler la misogynie à un crime de haine. Jugeant que le sexisme se retrouve à tous les niveaux de la société, elle s’est fendue d’une tirade égrainant les insultes qui lui sont adressées régulièrement :

« Certains seront mal à l’aise avec le language que je vais utiliser, mais je ne vais pas diluer la réalité d’un problème si important. Je suis habituée au cyber-harcèlement. Je me fait régulièrement traiter de petit garçon, on me dit que je porte les costumes de mon père. »

Si la députée de Paisley et Renfrewshire South explique être capable de prendre du recul et de rire de certaines remarques, elle affirme avoir parfois du mal à comprendre la violence des trolls : « je dois dire que j’ai du mal à rire quand je me fait traiter de gouine, de brouteuse de gazon, de salope… ». A cette occasion, Mhairi Black est même devenue la première élue a utiliser le C-word (cunt, un mot très injurieux qui se traduit par chatte) au sein du Parlement britannique.

Bravache, l’élue conclut en rapprochant son expérience personnelle de la misogynie systémique. « Toutes ces insultes me visaient parce que je suis une femme », explique-t-elle. « Nous pouvons nous dire que ces commentaires viennent de mauvaises personnes anonymes sur Twitter, mais c’est faux : il s’agit du langage courant ». À bon entendeur.