« Friends » LGBTphobe ? Kathleen Turner prend position

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« Je pense que ça a mal vieilli ». L'actrice qui a joué la mère trans de Chandler Bing revient sur les sujets LGBT+ abordés dans LA série des années 90, Friends.

Friends - NBC
Friends - NBC

Quand les producteurs de la NBC ont rencontré Kathleen Turner, il lui ont proposé le rôle de la mère trans de Chandler de cette façon : «  voudrais-tu être la première femme à jouer un homme qui joue une femme ? ».  GLOUPS. Friends « n’a pas bien vieilli  ». C’est ce qu’a rapporté à Gay Times l’actrice de 63 ans qui a accepté le rôle car il « n’y avait pas assez de rôles drag/trans à la télévision à cette époque ». « Drag/trans », dit-elle. Selon elle, l’utilisation récurrente du dead-name de la star de la revue « Viva Las Gaygas » a entretenu la confusion : « oui les gens croyaient que c’était juste Charles qui se déguisait », a-t-elle soufflé.

Friends, la série diffusée entre 1998 et 2004, fut LE phénomène de la première génération internet, disc-man, pogs et pâte-à-prouts. On suivait six ami.e.s dans leurs vies quotidiennes de jeunes adultes New-Yorkais.es qui font des blagues. La série s’était fait le témoin d’une époque en montrant par exemple un couple lesbien élevant un enfant (Carol et Susan), ou en parlant de GPA (Phoebe) et de réussite professionnelles des femmes (Monica et Rachel)… Mais malgré notre tendresse pour le show, il faut admettre qu’il y avait de sacrés manques. Aucune mention de l’épidémie du SIDA, sauf par bribes, aucun personnage non-blanc ou presque (irréaliste dans une ville comme New-York) : «  c’était une sitcom de 30 minutes (…) ça n’avait pas prétention à devenir du commentaire sociétal » justifie l’actrice.

Un avis partagé par l’acteur Matt LeBlanc qui considère que les blagues homophobes de son personnage ne sont pas politiques, comme il l’a dit à la BBC : «  nous avons toujours tenu à l’écart les thèmes trop politisés. On a plutôt essayé d’explorer des thèmes qui ont résisté à l’épreuve du temps comme la confiance, l’amour, les relations, la trahison, la famille etc… »

En mettant la série à disposition, Netflix a confronté le monument aux millenials qui, sont tombé.e.s des nues. Sexisme, racisme, grossophobie, homophobie, transphobie… la sitcom a été déboulonnée à raison. Monica est ridiculisée quand elle est grosse, Joey est un harceleur sexuel, les « manières » de Chandler jugées douteuses, Susan est masculine… c’est sur que ça change de Sense8. L’universitaire Tijuana Mamula avait compilé les remarques homophobes de la série en une vidéo, qui dure une cinquantaine de minutes ( !).