Gaël Morel : « Quand la famille exprime de la violence à son tour, c’est la porte ouverte à tout »

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Entre les deux confinements, Gaël Morel a tourné « Famille, tu me hais », des témoignages de jeunes gays et lesbiennes chassées de leur famille. Le réalisateur s’est confié à Komitid sur ce très beau documentaire qui sera diffusé le 18 décembre par France 3.

Alan et Melvin dans le documentaire « Famille tu me hais », de Gaël Morel, diffusé le 18 décembre sur France 3 - Mitiki OHNK 2020
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Cela faisait longtemps qu’il avait envie de recueillir cette parole. Entre les deux confinements, Gaël Morel a tourné Famille, tu me hais, à base de témoignages de jeunes gays et lesbiennes chassées de leur famille, par leurs propres parents quand ceux-ci ont découvert leur homosexualité. Le réalisateur s’est confié à Komitid sur ce très beau documentaire qui sera diffusé le 18 décembre par France 3.

Komitid : Comment est née l’envie de faire ce documentaire ?

Gaël Morel : Le film s’ouvre sur des images d’archives de 2009 quand j’avais été approché par Le Refuge*. J’y ai rencontré des jeunes adolescents ou jeunes adultes qui y étaient aidé dans leurs démarches. Cela m’a vraiment perturbé, les récits de ces violences physiques et psychologiques, allant jusqu’à des atteintes à leurs vies, étaient incroyables. En 2015, je m’étais lancé en faisant un dossier d’enquêtes mais, au moment de tourner, la totalité des jeunes que j’avais rencontrés avaient disparus, changé de numéro ou d’endroits. J’avais mon film Prendre le large à tourner avec Sandrine Bonnaire et j’ai dû renoncer. Le premier confinement a donné lieu à une augmentation des violences intra-familiales et de nombreux jeunes ont été mis à la porte à cause de leur homosexualité. Cela devenait exponentielle et je me dis dit qu’il fallait vraiment que je revienne à ce sujet. 

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