Jean-Luc Romero-Michel : « L’essentiel, c’est ce que nous avons vécu avec Christophe. Et pas sa mort, qui n’est absolument pas représentative de qui il était »

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Dans « Plus vivant que jamais », Jean-Luc Romero revient sur le décès brutal de son époux, Christophe, le 29 mai 2018, d’une surdose après une session de chemsex, à seulement 31 ans. Et il lance un cri d'alarme.

Jean-Luc Romero, chez lui, en juin 2020 - Photo Xavier Héraud pour Komitid
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Comment se remet-on de la mort prématurée de l’homme de sa vie quand on pensait que c’est au contraire lui qui vous accompagnerait jusqu’au bout ?

Voilà longtemps que Jean-Luc Romero-Michel vit sa vie à livre ouvert. Depuis son premier ouvrage, On m’a volé ma vérité (Seuil), en 2001, où il évoquait son outing par le gratuit e-m@le, il a publié une douzaine de livres, où le personnel et le politique s’entremêlent souvent.

Dans Plus vivant que jamais (Michalon /Massot Editions), l’homme politique et militant ouvertement gay et séropositif revient sur le décès brutal de son époux, Christophe Michel-Romero, le 29 mai 2018, d’une surdose après une session de chemsex, à seulement 31 ans. Se définissant lui-même « militant à 200% », Christophe Michel-Romero militait aux côtés de son mari au sein de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité et d’Élus locaux contre le sida. L’homme chez qui il est mort est poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Il doit être jugé cet été.

Dans son livre en forme de journal intime, Jean-Luc Romero-Michel remonte le fil de ses souvenirs avec Christophe tout au long de leur vie commune, avant d’aborder les circonstances de la mort de ce dernier, puis le difficile travail de deuil. Il consacre enfin quelques pages à la question du chemsex, qui sera de son propre aveu son « dernier combat ».

Il nous reçoit dans son appartement du XIIème arrondissement, où il est élu.

Deux ans après la mort de Christophe, comment allez-vous?

Je ne m’attendais pas à cette question ! Je vis. Pour beaucoup, deux ans, c’est très long. Les gens se disent, ça fait deux ans, il faut passer à autre chose. C’est quand même très difficile de passer à autre chose, surtout quand on a vécu onze ans avec quelqu’un qu’on a aimé follement. Une belle histoire dans laquelle je pensais qu’il n’y avait aucun problème. Et puis vivre aussi avec un peu de culpabilité, vu sa fin… On se demande aussi pourquoi on n’a pas réussi à s’en parler et on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé. Cela sera toujours quelque chose de compliqué. Je vis, je survis, voilà.

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