Coronavirus : comment les établissements, les experts en santé et les associations LGBT+ font face

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Komitid a enquêté auprès de nombreux établissements LGBT+, ainsi que de responsables de la prévention en milieu LGBT+ et des experts en santé. Alors que la situation évolue rapidement, beaucoup ne cachent pas une certaine inquiétude face à l'augmentation des cas de coronavirus.

Une soirée clubbing / Alexey Lesik / Shutterstock
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Mise à jour, dimanche 15 mars : Depuis samedi 14 mars minuit, la France est passée en stade 3 de l'épidémie. Tous les établissements (bars, restaurants, clubs, théâtres, cinémas,…) non indispensables sont fermés. Cette enquête reflète donc la situation avant la mise en œuvre de ce stade 3. 

Mardi 10 mars 2020, 19h, je me rends au Bunker, un des plus grands sex-clubs de Paris.

En haut, des cabines pour se changer, un petit bar et un fumoir, le tout enveloppé d’une lumière rouge. En bas une grande partie cruising avec un labyrinthe de cabines, une darkroom, des slings, des glory holes et un urinoir pour les amateurs de douches dorées.

Le mardi soir est habituellement très populaire et pour cause, le dress code à partir de 20 heures est le même pour tout le monde : à poil !

D’habitude les cabines sont bondées à cette heure-ci. Les cadres en costard cravate enlèvent leur costume pour ne garder qu’un jock strap et les amateurs de joggings ne gardent que leurs grosses chaussettes de foot avec leurs baskets.

Mais ce soir il y a moins de monde que d’habitude et Philippe, le gérant, est inquiet : « Les clients viennent moins depuis qu’on est en stade 2 du coronavirus et on n’est pas à l’abri d’une fermeture temporaire si la situation s’aggrave. Nous, on a de la chance, on est propriétaires des murs donc on peut survivre à une fermeture quelques semaines mais je pense à d’autres collègues de bordels qui sont locataires et qui vont douiller ».

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  • sant69

    On s’inquiète d’attraper ce virus plus que d’être un potentiel porteur qui pourrait contaminer d’autres personnes… La liberté individuelle prime sur le collectif.
    Les mécanismes de défense ne changent pas : il y a une forme de déni qui frise l’irresponsabilité et cela concerne toute la population. Je travaille dans un hôpital et le discours de certains de mes collègues est identique aux personnes interviewées ici : “c’est dangereux pour les vieux et les immunodéprimés…” “bien sûr il faut modifier nos habitudes mais pas aujourd’hui…” “il faut agir collectivement mais moi je ne change rien…”

    Suite au prochain épisode.