À Bobigny, 15 ans de réclusion requis pour le viol « punitif » d'une jeune lesbienne

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L'avocate générale a requis vendredi une peine de 15 ans contre l'auteur d'un viol d'une extrême brutalité sur une jeune lesbienne, estimant qu'il fallait cesser de « faire semblant de ne pas comprendre » ce phénomène de « viol punitif ».

Le Tribunal de grande instance de Bobigny
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« Une punition de l'homosexualité » : aux assises de Bobigny, l'avocate générale a requis vendredi une peine de 15 ans contre l'auteur d'un viol d'une extrême brutalité sur une jeune lesbienne, estimant qu'il fallait cesser de « faire semblant de ne pas comprendre » ce phénomène de « viol punitif ».

Dans un réquisitoire marquant, la représentante du ministère public a jugé que l'agression vécue par Jeanne (prénom modifié), 34 ans, dans son appartement de Saint-Ouen le 8 octobre 2017, avait pour objectif de « la détruire ».

Cette nuit là, après avoir rencontré un garçon « sympathique » place de la République à Paris, la jeune femme, qui s'est présentée comme « préférant les filles », rentre chez elle avec lui. Alors qu'elle change d'avis et refuse d'avoir un rapport sexuel, elle « lit soudain la haine dans ses yeux ». Avant d'entendre cette phrase : « Ah, tu kiffes les meufs ? Je vais te faire kiffer ».

« Il m'a prise par les cheveux, m'a jetée sur le lit et a commencé à m'étrangler. Je me suis dit “ c'est la mort ”. Et puis il a commencé à me violer. J'ai littéralement senti mon corps craquer », a relaté jeudi la jeune femme. Suivront une heure et demie de coups et sévices sexuels. Jusqu'à ce que le jeune homme finisse par quitter l'appartement, après lui avoir dérobé une chevalière et sa carte bancaire.

« Est-ce que n'importe quelle femme qui se refuse à lui, il l'aurait violée? Non, c'est car elle refuse son sexe d'homme qu'il la viole », « c'est à cause de ça qu'il bascule dans la violence », a estimé l'avocate générale, invitant la cour à retenir la circonstance aggravante du « viol en raison de l'orientation sexuelle ».

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