Enquête : Être LGBT+ dans les grandes écoles de commerce ou l'homophobie comme quotidien

Publié le

Clément Pouré a enquêté pendant plusieurs semaines pour Komitid sur le vécu des personnes LGBT+ au sein des plus prestigieuses écoles de commerce en France. Au quotidien, elles affrontent une ambiance homophobe et misogyne dans la relative indifférence des administrations.

grandes écoles de commerce
Photo panitanphoto / Shutterstock
Article Prémium

Nous sommes le 20 avril 2019. Dans quelques jours, les plus grandes écoles de commerce de France ont rendez-vous pour un tournoi sportif. Le sport compte. La réputation aussi. Chaque équipe entend représenter son école. À l’ESCP, dans un groupe Facebook d’étudiants, l’un d’eux poste les paroles d’un chant de supporters censé fédérer les élèves. On lit : « A l’EDHEC mon poing dans ta schneck, j'suis par ton oncle mais je t’encule à sec (...) À Audencia ils ont tous le sida, même leurs meufs j’y mettrais pas les doigts ».

Homophobie décomplexée

Chants homophobes, remarques du même acabit de la part des élèves ou des professeurs. Dans les écoles de commerce qui forment les futurs élites économiques françaises, l’homophobie et le sexisme font partie des murs et même de la tradition. Publiée le 6 janvier dernier par Mediapart, une longue enquête détaille les pratiques des grandes écoles de commerces qui « continuent de tolérer dans l’indifférence générale des violences sexistes et sexuelles » en perpétuant « une misogynie rance ».

Pour mieux comprendre les difficultés rencontrés par les étudiants LGBT+ des grandes écoles, Komitid a pu interroger ces dernières semaines une trentaine de personnes, étudiant ou ayant étudié, au sein de l’ESSEC, d’HEC et de l’ESCP, trois des plus prestigieuses écoles de commerce françaises. Toutes et tous décrivent la même ambiance homophobe et ouvertement misogyne. Des écoles qui sont aussi montré du doigt pour des cas de racisme. Enquête.

« C'était horrible »

Pour continuer la lecture de cet article :

Vous avez déjà un accès ?

Identifiez-vous